Après 180 °C, première revue culinaire indépendante consacrée au bien manger, les éditions Thermostat 6 défendent le bien boire avec 12°5, annoncé comme le porte-drapeau d’un monde viticole en pleine mutation. La vocation de l’éditeur n’est pas de taper sur la viticulture conventionnelle ni de systématiquement encenser la dissidence sachant qu’au final, comme celui-ci l’écrit, quel que soit le mode de culture choisi, il y a, dans les verres ou dans les carafes, du bon et du mauvais, voire du très bon et du très mauvais. Ce qui intéresse l'équipe à l'origine du projet, dans un univers où les titres de presse spécialisés en vin ne s’adressent surtout à des amateurs éclairés qui savent ce qu’est un arôme empyreumatique, c’est de parler des Hommes qui, en partie, font le contenu du flacon. Et ça, moi j’aime ! Démarche réalisée en toute indépendance, mais non plus sans cacher le plaisir d’être avec des gens dont on partage la résistance et les envies de faire du bon et du différent. De belles rencontres, avec des vignerons qui ont décidé, pour votre bien-être, de sortir du rang. Beaucoup d’échos à ceux que l’on appelle dans le milieu les frondeurs, les rebelles, les « terroiristes », les insoumis, les mutins ou que sais-je... Long reportage dans ce deuxième numéro sur Alexandre Bain, vigneron à Tracy-sur-Loire, en Pouilly‑fumé. Portrait d’Éric Morain, défenseur des vignerons natures et papier de Dominique Hutin, le même, je crois, que celui qui nous fait rire même en Belgique le matin sur France Inter. Plein de recettes, bien expliquées. Bref, bien foutu. Le seul truc pour lequel j'ai un bémol, c'est la cover, peu représentative de ce côté humain revendiqué par le magazine, et présent dans ses pages. Sans doute que l'on n'a pas voulu mettre en avant une personnalité à la place d'une autre. N'empêche... Ce n’est pas bon marché, mais il n’y a que deux numéros par an. Et si vous ne les achetez pas aujourd’hui, dans trois ou quatre ans, vous le regretterez. Chez votre libraire ou via internet : http://www.180c.fr