Chez Franz, R.I.P

Samedi dernier, Chez Franz, un de nos bistrots préférés, a offert à ses habitués une dernière danse. Retrouvailles, rencontres, discussions, la fête fut belle sous les étoiles. Beaucoup de monde, belle ambiance. Chez Franz, quoi !

Chez Franz 1

Depuis son ouverture, il y a 13 ans, Chez Franz a été le bar sympa, le bistrot de copains où l’on pouvait se rendre à toutes heures. « Un café de cowboys », comme en parlait justement Sadri, un des propriétaires. Un incontournable. On y mangeait, simple et bien. Avec le temps, la carte s’était joliment tournée vers de chouettes vins, naturels, et des bières artisanales. Une cuisine correcte, sans prétention, mais attentive au local et l’artisanal. Un agréable brunch le week-end. Le bolo du dimanche soir, avec le concert de jazz. Des cocktails soignés, un burger réputé. Des planches qui tenaient la route… La liste est longue. On s’y donnait rendez-vous l’après-midi pour travailler : une réunion ; un interview. Puis on y restait pour prendre l’apéro, jusque parfois pas d’heure. C’était ça, Chez Franz, un café plein d’humanité. Un endroit classe.

Chez Franz 2

En entendant la nouvelle de cette fermeture, on s’est d’abord dit que les patrons avaient sans doute envie de nouvelles aventures. Á cela, a-t-on entendu, s’ajoutait une offre de reprise difficile à refuser. Mais en discutant samedi soir avec Thomas, un membre du trio propriétaire, on a compris que ce genre de bistrot, lieu rempli d’humanité et de savoir vivre, devenait économiquement difficile à faire vivre. L’affaire tourne pourtant bien. Fréquentée le matin, blindée plusieurs soirs par semaine. Mais au vu de 36 raisons (le personnel qu’il faut continuellement trouver, des obligations légales de plus en plus sévères, le coût des produits de qualité, l’inflation, etc., etc.,), il semblerait que ce modèle - le bistrot de copains pas trop grand, ouvert du matin jusqu’à bien tard, où l’on vous salue par votre prénom quand vous entrez, où vous êtes un peu chez vous, où l’on vous sert-, et bien ce genre de lieu devienne difficile, si pas impossible à faire vivre. Triste nouvelle ! Á Mallo, à Sadri, à Thomas et tous ceux et celles qui y ont travaillé, nous ont servis et accueillis, on dit juste : « merci, en espérant la prochaine… »

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