L’Esprit Bouddha, dans La Wallonie, à pleines dents.

Tien Chin Chi et Ajing Xiang, son épouse, représentent la troisième génération d’une famille d’immigrés chinois, arrivés en Belgique au début des années 1960. Pour les migrants, la restauration est espoir d’avenir. Le grand-père de Tien Chin ouvre alors le restaurant « La Chine », à Liège, premier restaurant chinois de la Cité ardente. Sortie next week. Commande sur www.sh-opeditions.com à partir de ce vendredi.

Restaurant Le Bouddha Gourmand Le Chef

La restauration chinoise se développe en Belgique au long de la décennie. La famille de Tien se distingue par un souci de qualité. Son père a tenu La Grande Muraille, place Simonis, à Bruxelles, une maison considérée dans les années 90 comme le meilleur restaurant chinois de la capitale. Tien Chin s’est fait une réputation à Gosselies, où il a épousé Ajing, fille des propriétaires du Palais Impérial. Le couple a renommé l’enseigne L’Esprit Bouddha, la tirant vers de nouveaux horizons gastronomiques, le chef appréciant sortir des sentiers battus. Tien Chin associe aux références habituelles d’une carte chinoise une cuisine plus personnelle, fourrageant dans divers recoins de Chine et d’Asie. Ses explorations l’ont fait remarquer des fines fourchettes du Gault & Millauqui l’ont récompensé du titre de « Restaurant asiatique de l’année » en 2016.

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Le prix fut un déclic. Le chef a pris confiance, s’ouvrant aux productions locales, ainsi qu’en témoigne la mise en valeur des produits de la ferme de Maustitchi. Cela donne d’étonnantes assiettes, passerelles entre ici et là-bas, comme ces gyozas farcis façon parmigianaou à des sio-mei, sorte de dimsums, au foie gras. Le geste reste inspiré par la Chine, notamment dans le souci des équilibres et les cuissons au wok,particulièrement intéressantes. L’esprit du repas est également profondémnt chinois, avec une table qui se couvre de trente-six plats. Tien Chin nous a régalés, un midi de juin, avec d’épatants gyozasau bœuf, puis des raviolis fumants de fraîcheur, cuits dans les vapeurs d’un bouillon à la coriandre. Bluffant « cochon mordu par le tigre » pour enchaîner : un bành bao au porc ibérique. La suite, avec le plat, les recettes, dans le livre. Un repas pléthorique, comme un voyage, arrosé de vins de copains, sous l’œil avisé de Charly, fils de la maison, déjà chaud bouillant pour faire danser les woks avec son papa.

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