sh-op editions

Fooding l'a un jour présenté comme le nouveau boss de la cuisine lyonnaise. On l'avait rencontré un soir chez Christophe Hardiquest et le plat qu'il nous avait fait découvrir nous avait donné envie d'y courir. Pas évident d'y avoir une place. Vous me direz : "à ce prix, pas étonnant." Deux entrées au choix, idem pour les plats et les desserts, le tout pour 23€. Comptez une quinzaine d'euros en plus en soirée, avec un service supplémentaire. C'était simple et bon. Une cuisine lisible, accessible, agréable pour un chef également annoncé comme Grand de demain par Gault & Millau 2014. On rêve d'avoir ce genre de tables à Bruxelles, à ce prix, ce genre d'endroits où l'on entre, où l'on s'assied et où l'on sait que l'on trouvera son bonheur avec le menu du jour. Au pays des songes, la cuisine de Mathieu Rostaing-Tayard est une fiction de faveurs, de la première pluche jusqu'à la dernière bouchée, écrivait Jacky Durand, confrère de Libération, qui sait comme peu où se nichent les meilleures adresses. J'y étais avec mon fils. Oignon farci de veau, chèvre frais, fleurs et olives noires en entrée pour moi. Asperges et truite pour lui. Assiettes superbes, cuissons sur le fil. Aile de raie, petits pois, laitue, liveche, citron et poutargue pour suivre. Une cuisine qui vous prend par la main, vous emmène bien loin, tout en douceur. On sent la belle équipe, les gens qui cherchent, explorent, s'amusent ensemble. La carte varie au fil des semaines, assez créative, les pieds dans le réel. Dire aussi que c'est un bel endroit, un ancien bistrot de quartier dans son jus, juste rafraîchi, puis peint en bleu nuit. Carrelage d'origine, anciennes chaises et tables que l'on a poncées, puis remises à neuf. C'est agréable, tenu, sans être bricolé. Service complice sans être intrusif. Chouette musique en bruit de fond. Les vins ? Beaucoup de nature, beaucoup de copains : alsace de Binner, ardèche de Daniel Sage, beaujolais de Remi Dufaitre, bourgogne de Valette… Vins au verre 5-8 €.